L’association était censée venir en aide aux sans-papiers en leur fournissant notamment une domiciliation nécessaire aux démarches administratives. Le président et deux membres de Vies de Paris avaient en réalité mis en place un système de travail dissimulé, révèle une enquête du quotidien Libération. Les trois accusés sont jugés à partir de vendredi 21 janvier par le tribunal judiciaire de Paris.
Les charges sont lourdes : « traite d’êtres humains aggravée », « soumission de personnes vulnérables à des conditions de travail indignes », « rétribution inexistante ou insuffisante » et « travail forcé ». Les prévenus encourent une peine maximale de sept ans de prison et 150 000 euros d’amende.
En tout, 51 plaintes ont été déposées par des sans-papiers. Une enquête de l’inspection du travail et de l’Office de lutte contre le travail illégal (OCLTI), débutée en janvier 2019, fait état de 159 victimes.
Des services, normalement gratuits, facturés 1 800 euros
Sous couvert d’aider les migrants, le président de l’association, Ronald Désir, un Français d’origine haïtienne de 54 ans, se serait enrichi sur leur dos. Selon les accusations, il leur vendait, en espèces, des services normalement gratuits. Ainsi, pour obtenir une adresse, bénéficier d’une aide juridique, ou encore suivre des formations présentées comme indispensables à la régularisation, les exilés devaient débourser des sommes astronomiques. Ces services pouvaient être facturés jusqu’à 1 800 euros, indique Libération.